Pratique de tir

Le coude hyperlaxe

Le coude hyperlaxe se traduit, la plupart du temps, par de cuisantes rencontres entre la corde de l'arc et la tendre chair de l'avant-bras. Conséquences, il entraîne fréquemment la prise de postures inadéquates, voire l'abandon du tir à l'arc pour les débutants traumatisés par la blessure.

Voila qui est bien regrettable au regard d'un défaut que peut se corriger avec du travail et de la patience. Hyperlaxe signifie qui a beaucoup de souplesse. C'est la raison pour laquelle les sujets les plus souples sont les plus atteints par le problème de coude rentrant. Le bras, en position de tir, donne l'impression d'être plié, avec modération, dans l'autre sens.

L'avant-bras et, dans des cas extrêmes, une partie du bras, se retrouve sur le chemin de la corde de l'arc lorsque celle-ci est libérée à la décoche de la flèche. La friction occasionnée entraîne des hématomes importants et parfois même des arrachements de peau. Le remède le plus souvent désigné est l'utilisation d'un protège-bras suffisamment long et articulé au niveau du coude. Mais, bien que cela constitue une aide précieuse à la prévention des blessures, ce n'est toutefois pas la solution au problème. Il faut chercher ailleurs et éduquer l'archer pour qu'il acquière l'aptitude physique nécessaire au maintien de son avant-bras dans une bonne position.

La figure, ci dessus, montre clairement la différence entre un archer n'ayant pas de coude hyperlaxe avec une position correcte vue de dessus, et un autre qui possède ce défaut. Dans le premier cas, la corde de l'arc ne viendra pas heurter le bras grâce à la parfaite rectitude.

Un archer ayant le défaut du coude hyperlaxe aura un croisement du radius et du cubitus, contrairement à l'archer n'ayant pas ce problème qui aura ses os correctement alignés.

 

Le remède : La solution sera de forcer la rotation de l'avant-bras pour effacer le coude rentrant. Voila qui est terriblement simple mais physiquement difficile pour les sujets hyperlaxes. Cela nécessite en effet beaucoup de travail et de patience pour arriver à un bon résultat durable. Le meilleur exercice de musculation de l'avant-bras consiste à forcer la rotation de l'avant-bras en étant appuyé sur le coin d'un mur, le bras tendu à l'horizontale.

L'archer, ainsi positionné, le creux de la main parfaitement calé sur le coin de mur, va tonifier son avant-bras par des mouvements de rotation du coude vers l'extérieur. Le geste se pratiquera en séries de tensions relâchement. Il est tout à fait normal, au début, de percevoir de grandes difficultés à entraîner l'avant-bras en rotation. Le mouvement sera d'abord timide. Seul le travail et la persévérance permettront véritablement la musculation de l'avant-bras. Comme tout sport, le tir à l'arc réclame effort et rigueur pour parvenir à la performance. L'intérêt de cet exercice est qu'il peut être fait à tout moment de la journée et pratiquement n'importe où.

En commençant avec des mouvements de rotation modérés pendant quelques minutes, l'archer sera peu à peu capable de forcer la rectitude de son bras durablement. Il faudra prêter attention à ce que l'archer, en essayant de réaliser l'exercice, n'entraîne pas en rotation toute l'épaule du bras d'arc. Il est très important qu'il ressente la rotation du coude, cela facilite grandement la progression et la bonne mise en place. Au bout de quelques semaines de pratique semaines de pratique régulière, les bénéfices seront flagrant.

Notons aussi que certains archer arrivent, avec succès, à pallier au problème de l'hyperlaxe en pliant légèrement le bras d'arc. Le fait de plier le bras permet en effet de dégager le coude vers l'extérieur. Cette solution est aussi parfois adoptée par les archers qui ont des douleurs articulaires, car l'angle fait par le bras permet de mieux amortir les vibrations et secousses lors de la libération de la corde.